Publié dans Politique

Vaccin anti-Covid-19 - Les Européens érigent un nouveau « mur de Berlin »

Publié le dimanche, 20 juin 2021


Trente ans après la démolition du mur de Berlin, qualifié de mur de la honte, les Européens en créent de nouveau. Mais contrairement à celui de Berlin initié par l’Allemagne de l’Est, pour se protéger de l’influence du capitalisme en pleine guerre froide, cette fois-ci c’est l’Union Européenne (UE), formée dans sa majorité par les pays de l’Ouest de l’époque qui en est l’initiatrice. Pour l’UE, point de salut en dehors des vaccins qu’elle qualifie de « normes » en l’occurrence AstraZeneca, Pfizer, Moderna et Johnson & Johnson.
Intransigeante, elle botte en touche, du moins pour le moment, les autres vaccins tels que Sinopharm, Spoutnik V et l’AstraZeneca fabriqué en Inde. Plus connu sous le nom de Covishield, ce dernier est distribué dans le cadre du programme COVAX de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Un projet lancé au début de cette année et ciblant les pays à faible revenu ou des Nations pauvres n’ayant pas pu participer à la course effrénée pour l’obtention auprès des « Big Pharma » de ces vaccins de 1ère catégorie. Des millions de personnes ont été vaccinées, à une ou deux doses, du vaccin Covishield depuis son lancement. Des pays  européens de l’Ouest ont adhéré à ce projet en apportant leur contribution tant pour son acquisition que pour sa distribution à travers les pays bénéficiaires dans le monde entier. Afin que tout le monde reprenne sa vie d’avant la pandémie, recommandation a été donnée à tous de se faire vacciner, sans distinction de type de vaccin.
A Madagascar, l’ambassadeur de l’Union européenne s’est déplacé même à l’aéroport international d’Ivato pour réceptionner avec les autorités malagasy et le système des Nations unies les 250 000 doses du vaccin Covishield. C’est également le cas dans d’autres Nations où  l’AstraZeneca, de fabrication indienne, était mis à la disposition de la population. « La procédure de l’OMS  a tenu compte des critères stricts de sécurité, d’efficacité et de qualité pour autoriser les vaccins à distribuer », note l’ambassadeur de l’Union européenne à Madagascar dans un communiqué partagé sur les réseaux, la semaine dernière. A lire cette missive, le Covishield remplit ainsi ces critères. Or, la plupart des pays européens membres de l’UE semblent ne pas faire confiance à ce type de vaccin distribué aux Nations du Tiers monde, d’où l’interrogation des uns et des autres sur l’existence de vaccins pour les pauvres et les riches. L’Europe, ou plus précisément l’Union européenne, est en passe de créer une anti-chambre où les gens du « Sud » subissent des contraintes avant d’y sortir pour fréquenter les gens du « Nord ».
Les barrières du dispositif sanitaire européen constitueraient ainsi le nouveau mur de Berlin. Bien que vaccinés par le Covishield, ces voyageurs sont considérés par certains pays de l’UE comme des non vaccinés. Test PCR négatif et mesures de confinement figurent toujours dans leur menu en débarquant dans ces pays de l’Euro. Les Malagasy, les Mauriciens, les Egyptiens, les Marocains, les Seychellois, les Gabonais, les Comoriens et bien d’autres ressortissants des pays qui se sont vaccinés avec le Covishield se trouvent ainsi dans l’expectative avec cette décision de l’UE, suivant les directives de l’Agence européenne des médicaments (AEM) de ne pas reconnaitre ce type de vaccin autorisé par l’OMS, « principale autorité sanitaire au niveau mondial… ».
La Rédaction

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Editorial

  • Tous azimuts
    Diplomatie tous azimuts ! Madagasikara inaugure en grande pompe sa première ambassade au royaume chérifien du Maroc. Le rétablissement des relations entre les deux pays datait de 15 août 1994 après que les nouveaux dirigeants de la Grande île se démarquaient de la position de la République démocratique du régime Ratsiraka de l’époque et optaient pour le camp du Maroc dans le conflit opposant le Maroc et le Sahara occidental. Depuis, les relations entre les deux peuples se renforcent. En 2006, le Maroc ouvre son ambassade à Antananarivo. Dix ans après, en 2016, le roi Mohamed VI effectuait une visite officielle à Madagasikara que les observateurs qualifient « d’historique ».

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